Boulevard de Clichy
Au n°9 du boulevard de Clichy, une grille donne accès au passage Alfred-Stevens : celui-ci débouche sur une cour bordée d’immeubles d’habitations. En bordure du boulevard de Clichy, l’entrée de ce passage privé se signale par une haute façade : elle est percée de larges baies vitrées qui éclairaient probablement d’anciens ateliers d’artistes.
Maison Parvillée
Femme à la coiffure nouée de rubans, 1882, Paris, façade du passage Alfred-Stevens
Des médaillons et une frise de carreaux de faïence séparent les deux baies superposées de la façade du boulevard de Clichy. Les médaillons en céramique renferment le profil de femmes à la coiffure nouée de rubans, l’une tournée vers la gauche, l’autre vers la droite. L’une porte une tunique fixée sur l’épaule, l’autre un collier autour du cou.
Maison Parvillée
Femme à la coiffure nouée de rubans, 1882, Paris, façade du passage Alfred-Stevens
Fondée à Saint-Maur par Léon Parvillée, ancien élève de Viollet-Leduc et céramiste orientaliste reconnu, la maison Parvillée s’était installée dans la rue Neuve-Fontaine-Saint-Georges, en 1871, puis rue Fromentin, en 1881. L’année suivante, alors très florissante, la maison Parvillée s’installait rue Caulaincourt, dans le quartier de Montmartre. C’est cette même année qu’elle intervint sur la façade du passage Alfred-Stevens.
Ce passage couvert rejoint la rue Alfred-Stevens, perpendiculaire à la rue des Martyrs. Cette voie tient son nom du propriétaire des terrains sur lesquels elle fut ouverte, autrement dit le peintre belge Alfred Stevens (1823-1906), qui avait pris demeure à Paris en 1844.
Terminée en cul-de-sac, la rue Alfred-Stevens est ornée à son extrémité d’une fontaine, aujourd’hui désaffectée. Cette fontaine occupe la partie médiane d’un mur panneauté, contre lequel elle est adossée. L’édicule est coiffé d’un entablement en « chapeau de gendarme », décoré d’une coquille et de deux pommes de pin. Une console, ornée d’une feuille d’acanthe et appuyée sur une tête de lion, relie l’entablement à une baie aveugle, voûtée en plein cintre. Cette baie devait probablement servir de fond à une sculpture, dont le piédestal est encore visible.
Au registre inférieur, un bassin semi-circulaire, surmonté d’un mascaron à tête grotesque, recevait autrefois l’eau crachée par cette créature effrayante.